Livres architecture

Urbanisme et aménagement, Théories et débats, ouvrage collectif sous la direction de Sabine Bognon, Editions Dunod, 285 pages.

Urbanisme et aménagement

Une mine d’analyses, de faits, d’idées, d’hypothèses… Un ouvrage collectif de haute tenue, écrit par des auteurs français, qui aborde tous les thèmes actuels de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire. Activités économiques, transports, environnement, place et rôle des espaces publics, dynamique du logement et de l’habitat, planification, organisation politique et participation citoyenne… Destiné en priorité aux étudiants et aux chercheurs, ainsi qu’à l’ensemble des acteurs citoyens de la ville, ce livre représente une source, riche et précieuse, d’information et de réflexion.

Les architectes au défi de la ville néolibérale, par Véronique Biau, Editions Parenthèses, 242 pages.

Les architectes au défi de la ville néolibérale

Le monde change, l’économie évolue, la ville n’est plus ce qu’elle était et l’habitat non plus… Architecte-urbaniste et chercheuse à l’Ecole nationale supérieure de Paris-La Villette, Véronique Biau s’interroge, dans ce livre, sur le travail de l’architecte à l’heure du néolibéralisme triomphant. Son constat de départ? «Longtemps vu comme un artiste de prestige, appelé par sa vocation et protégé par le «Prince», l’architecte est aujourd’hui amené à évoluer dans un contexte fortement dominé par le néolibéralisme  mondialisé». Jadis créateur libre et quelque part adulé, est-il condamné à devenir l’exécutant obligé d’une ville qui se construit sans lui et malgré lui, par le seul effet de la logique économique dominante? Véronique Biau ne se résigne pas. Elle croit toujours que l’architecte a le devoir de faire œuvre culturelle et sociale. Malgré les contraintes et les pressions de toute sorte, elle plaide pour une liberté de création fondée sur l’intelligence et la ténacité.

La collapsologie ou l’écologie mutilée, par Renaud Garcia, Editions L’échappée, 157 pages.

La collapsologie ou l’écologie mutilée

Ce livre raconte une utopie, un scénario catastrophe dur et déjà annoncé par les écologistes les plus radicalisés: la ville n’existe plus, le monde n’existe plus, tout n’est plus qu’un champ de ruines… Alors l’humanité, explique Renaud Garcia, se cherche un refuge précaire et essaie de se reconstruire dans ces espaces infinis dont parlait Pascal. «Une armée d’ingénieurs et d’ouvriers en terraformation a colonisé diverses planètes pour les rebâtir à l’image de la Terre, de sorte que les colons puissent y vivre. Le milieu terrestre, en effet, est devenu inhabitable. Surpopulation et destruction de la nature ont contraint les humains à migrer vers d’autres cieux. Les destructeurs-bâtisseurs transterriens ne sauraient ménager leurs efforts, car il faut agréer les exigences des investisseurs. Qu’il existe, sur ces terrains à refaire selon les vues des ingénieurs, des peuples indigènes et des animaux, cela n’a guère d’importance».

Un livre étrange et paradoxal qui parle un peu de tout, de la ville, du capitalisme, de l’écologie, de la survie… Ce n’est plus tout à fait notre monde, mais pas tout à fait un autre!

Notre-Dame, par Ken Follett, Editions Robert Laffont, 73 pages.

Notre-Dame

C’est l’une des plus grandes aventures architecturales de l’histoire, l’une des plus éblouissantes, commencée en 1163 et achevée près de deux siècles plus tard, en 1345, et elle a bien failli s’effondrer brutalement, le 19 avril 2019, dans un incendie terrifiant. Mais la cathédrale Notre-Dame a tenu et sa silhouette rayonne toujours dans le ciel de Paris.

Auteur il y a une vingtaine d’années d’un best-seller, «Les piliers de la Terre», qui raconte la construction d’une cathédrale médiévale imaginaire, l’écrivain britannique Ken Follett a vécu l’incendie de Notre-Dame en direct, à la télévision, comme des millions de gens, avec une acuité particulière et le sentiment effroyable d’un monde au bord du gouffre. Il raconte tout cela – son émotion, son angoisse, la flèche de la cathédrale qui s’écroule – dans un petit livre qui se lit d’une traite. «L’image de Notre-Dame en flammes m’a stupéfié et chaviré au plus profond de moi-même, explique-t-il. Un bien inestimable mourait sous nos yeux. C’était aussi effarant que si le sol s’était mis à trembler sous nos pieds».
Ken Follett n’est pas croyant, mais il va à l’église et il baigne corps et âme dans le christianisme. «J’adore l’architecture, la musique, les paroles de la Bible, ainsi que le sentiment de partager quelque chose de profond avec autrui. J’ai longtemps éprouvé une authentique paix spirituelle dans les grandes cathédrales, comme des millions de gens, croyants ou non». La construction de Notre-Dame, qu’il raconte avec une espèce d’allégresse et de joie de vivre, c’est aussi un moment de la longue histoire de l’Europe, ce sont ces fameuses racines chrétiennes que les promoteurs de l’Union européenne ont refusé obstinément de mentionner.

Esprit original et singulier, Ken Follett considère aussi Notre-Dame de Paris comme un lieu qui accueille la vie, toute la vie, avec sa légèreté et sa simplicité. «Un journaliste m’a demandé: «Vous ne détestez pas tous ces touristes en short, avec leurs appareils photos?» Non. Les cathédrales ont toujours été pleines de touristes. Au Moyen Âge, on ne leur donnait pas ce nom, c’étaient des pèlerins, mais ils voyageaient essentiellement pour les mêmes raisons: pour voir le monde et ses merveilles, pour élargir leur horizon, pour s’instruire et, peut-être, entrer en contact avec quelque chose de miraculeux, de mystique, d’éternel».